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Mont-Saint-Vincent
Edifice |
Eglise
Saint-Vincent, ancienne priorale |
Situation |
Sommet
du bourg, 71300 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: porche, nef, transept, travée de choeur, abside et
absidiole nord |
Décoration |
Tympan
et chapiteaux du portail, plusieurs chapiteaux, modillons |
Datation |
Première
moitié du 11e siècle (absidiole nord) et début
du 12e siècle (ensemble) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Le
Mont Saint-Vincent est le point culminant de la région au
centre de la Saône-et-Loire,
un haut-lieu qui, depuis le belvédère offre une vue
magnifique sur les environs. On arrive même, par temps clair,
à apercevoir le Mont-Blanc depuis la terrasse du bourg. L'église
du petit bourg, dont la masse horizontale est dépourvue de
son clocher, est parmi les plus frappantes églises romanes
de la région. C'est le vestige d'un ancien prieuré
clunisien dépendant de Paray. Construite
après l'an 1100, l'église s'apparente à plusieurs
églises du Charolais et du
Brionnais, mais en particulier à
l'église voisine de Gourdon. L'architecture
de la nef, avec ses larges arcades en plein cintre, ses fenêtres
hautes et ses piliers cruciformes, rappelle les nefs voûtées
d'arêtes des environs, tels que Gourdon,
Anzy-le-Duc, Issy-l'Evêque
et Toulon-sur-Arroux. Cependant, il y a
une différence importante, avec ce groupe : elle se trouve
dans le voûtement. Au Mont-Saint-Vincent, la nef centrale
est couverte par une série de berceaux transversaux, construits
perpendiculairement à l'axe de la nef et supportés
par des arcs diaphragmes en plein cintre : construction singulière,
qu'on retrouve seulement à la grande abbatiale de Tournus.
Le transept a reçu une coupole sur trompes, supportée
par des piliers renforcés par de lourds massifs cylindriques
après un incendie au 18e siècle. A cette époque,
le chœur est partiellement détruit et l'église
perd le clocher de la croisée après la Révolution.
L'abside centrale est remaniée et contrebutée à
l'extérieur par des contreforts et des arcs-boutants énormes;
l'absidiole sud est détruite et remplacée par une
sacristie. Le porche qui précède l'édifice
sur le côté ouest a la même hauteur que la nef
et se compose de deux étages. L'étage bas est ouvert
par de grandes arcades et abrite un portail remarquable. Il est
sculpté d'un tympan montrant le Christ en Gloire et des chapiteaux
et corbeaux sculptés. Le style est très archaïque,
il s'agit sans doute de l'un des plus anciens tympans historiés
de la Bourgogne romane. On retrouve ce décor sculptural primitif
sur les chapiteaux de la nef et du transept qui, avec leurs masques,
animaux affrontés et feuillages, se rapprochent des sculptures
des ateliers contemporains de Gourdon
et Anzy. Autour de l'église, prenez
le temps d'admirer la vue imposante ou de visiter le petit Musée
Archéologique Jean Régnier dans le grenier à
sel du bourg. On peut également poursuivre le circuit des
églises romanes du Charolais.
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Photo de Maryse Rozerot |
La masse de
la priorale sans clocher |
Historique
Le Mont-Saint-Vincent
est le site d’un oppidum très ancien. Une première
église y existait dès le début du Moyen Âge
et recevait les reliques de Saint-Vincent au 6e siècle. Un
prieuré clunisien fut fondé au 10e ou 11e siècle,
après la donation du site au prieuré de Paray-le-Monial
en 988 par le comte Hugues Ier de Chalon.
L’église fut reconstruite au début du 12e siècle
et le monastère devint un lieu de pèlerinage important
au 12e siècle. Durant les siècles suivants, l’importance
du prieuré déclina. Abandonné par les bénédictins,
le prieuré est supprimé en 1506 et l’église
devient paroissiale. La voûte du chœur fut détruite
en 1773 et les piliers de la croisée ont dû être
renforcés à cette époque pour assurer la stabilité
de l’édifice. Le mobilier de l’église
fut pillé à la Révolution et le haut clocher
central détruit par la municipalité en 1794. L’église
fut classée Monument Historique en 1913 et restaurée
durant les années 1990.
Description
L’église
est construite en granit grès au début du 12e siècle.
Le plan se compose d'un porche-narthex précédant une
nef de quatre travées avec collatéraux, d'un transept
saillant et d'un chœur avec abside et absidioles. L'absidiole
nord, la seule conservée, est antérieure et date peut-être
de la première moitié du 11e siècle. De l’extérieur,
la masse horizontale de l’édifice est alors d’une
grande sobriété. Les parties orientales ont été
remaniées au 18e siècle et l’église est
dépourvue de son clocher central depuis cette époque.
Le chevet est contrebuté par de grands contreforts, l’absidiole
nord a été englobée dans un arc-boutant et
celle du côté sud a été remplacée
par une sacristie.
Images de l'extérieur
:
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Vue générale |
Nef |
Chevet |
Absidiole |
Le porche
austère ouvrant l’édifice côté
ouest est du début du 12e siècle. Il se compose de
deux étages. Le rez-de-chaussée, voûté
en arête, s’ouvre par trois grandes arcades à
double rouleau en plein cintre. L’étage, actuellement
inaccessible et obscur, était une ancienne chapelle haute
voûtée en berceau longitudinal qui s’ouvrait
sur la nef. Sa fonction était de contrebuter les voûtes
de la nef et il s'agit alors de la dernière partie de la
construction. Les ouvertures et l’escalier qui donnait accès
à l’étage n’existent plus. Le portail
sous le porche présente un modeste décor roman, sculpté
de façon assez archaïque. Le tympan mutilé montre
le Christ en Gloire dans une mandorle entre deux saints nimbés,
probablement les apôtres Pierre et Paul. Les colonnes, surmontées
de deux chapiteaux avec des lions affrontés et deux corbeaux
avec des atlantes, soutiennent le linteau. Les pentures en serrurerie
sont également de l’époque romane.
Le porche et le
portail :
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Porche |
Voûte |
Portail |
Tympan |
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Corbeau
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Corbeau |
Chapiteau |
Chapiteau |
L’intérieur
de l’église présente un style roman sobre et
original. La nef est voûtée par quatre
hauts berceaux transversaux surmontant des arcs diaphragmes à
doubles rouleaux. Des fenêtres hautes éclairent la
nef au-dessus des grandes arcades à double rouleau et des
piliers cruciformes à colonnes engagées. Les bas-côtés
sont couverts de voûtes d’arêtes sur des doubleaux
et des pilastres à impostes. Les baies sont romanes et gothiques.
Le transept saillant est voûté d’une
coupole ovoïde sur trompes supportée par quatre arcs
en plein cintre à double ou même triple rouleau. Les
piliers de la croisée, cantonnés de colonnes engagées,
sont englobés dans des massifs cylindriques datant de la
restauration du 18e siècle. Les croisillons sont voûtés
en berceau. Le chœur a été sévèrement
remanié également. Les voûtes et baies de la
travée droite du chœur et de l’abside ont été
refaites. Seule l’absidiole nord est encore debout.
Images de l'intérieur
:
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Ensemble |
Nef |
Bas-côté |
Bas-côté |
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Voûtes |
Coupole |
Transept |
Chœur |
Prenons enfin
le temps pour observer le modeste décor sculpté de
l’édifice. Les chapiteaux des piliers
de la nef et de la croisée sont modestement sculptés
d’animaux et de décors végétaux, dont
le style évoque Gourdon et Anzy.
Sous les voûtes de la nef, on remarque six chapiteaux à
trois scènes en paires opposées : des chouettes entre
des palmettes, des lions affrontés et des masques et des
décors végétaux de type corinthien. Plus simples,
les chapiteaux des piliers de la nef sont sculptés de feuilles
plates aux extrémités pointues. Dans la croisée,
on trouve deux chapiteaux aux
têtes humaines entre des masques d’animaux, un chapiteau
aux animaux et plusieurs feuillages simples. Au chevet, l’abside
et le transept conservent encore des modillons
sculptés de têtes et de motifs géométriques.
Les chapiteaux
à l'intérieur :
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Chouettes
et palmettes (1) |
Chouettes
et palmettes (2) |
Lions
affrontés et masques (1) |
Lions
affrontés et masques (2) |
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Décor
végétal (1) |
Décor
végétal (2) |
Têtes
et masques d’animaux (1) |
Têtes
et masques d’animaux (2) |
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Animaux |
Croisée |
Croisée |
Croisée |
Le petit Musée
archéologique Jean Régnier est situé
dans l'ancien grenier à sel qui remonte au 17e siècle.
Une association y organise l'exposition des collections archéologiques,
dont les sarcophages provenant des cimetières mérovingiens
de Curtil-sous-Burnand et de
Saint-Clément-sur-Guye. La salle
au premier étage est consacrée à la période
romane avec la présentation d'images de l'église du
bourg et de celles de Gourdon et Perrecy.
On y conserve également quelques fragments provenant du prieuré
et un modillon ou corbeau roman sculpté d'un atlante dont
le style est proche des sculptures du portail.
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Modillon d'atlante
dans le musée |
Visite
L’église
se visite librement. Le musée se visite gratuitement le samedi
et dimanche de 15h à 18h (en saison).
Pour en savoir
plus sur Mont-Saint-Vincent, vous pouvez visiter les sites Internet
suivants :
Page romanes.com
: http://www.romanes.com/Mont-Saint-Vincent/.
Page art-roman.net : http://www.art-roman.net/montstvincent/montstvincent.htm.
Page sites clunisiens : http://www.sitesclunisiens.org/article.php?sid=162.
Page blog
vogage : http://vogage-roman-art.blogspot.nl/2011_04_01_archive.html.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Christe
Y., Cluny et le Clunisois - Eglises romanes, 1967.
- Oursel R., Les Eglises Romanes de l’Autunois et du Brionnais,
Cluny et sa région, Protat, 1956.
- Reiche J., Le décor sculpté de Gourdon et de
Mont-Saint-Vincent: Un atelier charolais du début du XIIe
siècle, Bonn, 1998.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
- Collectif, Paray-le Monial, Brionnais-Charolais, Le renouveau
des études romanes, IIe colloque scientifique international
de Paray-le-Monial, 2000.
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