|  | Anzy-le-Duc   
               
                | Edifice | Eglise 
                    Notre-Dame-de-l’Assomption, ancien prieuré de 
                    la Sainte-Trinité, la Sainte-Croix et la Sainte-Marie |   
                | Situation | Centre 
                    village, 71110 (Saône-et-Loire) |   
                | Parties 
                    Romanes | Entièrement 
                    : nef, transept, chœur, clocher, crypte et parties de 
                    l'ancien prieuré |   
                | Décoration | Portails 
                  de la façade et du prieuré, 40 chapiteaux, bases 
                  de colonnes, modillons sculptés, fresques romanes, baies 
                  du clocher |   
                | Datation | Début 
                    du 11e 
                    siècle (crypte), fin du 11e siècle (chœur 
                    et transept) et début du 12e siècle (nef) |      Introduction 
              - Historique - Description 
              - Visite    Introduction
  Bien 
              que de dimensions modestes, la priorale d’Anzy-le-Duc est 
              parmi les plus merveilleuses églises romanes de la Bourgogne. 
              L’édifice d’un calcaire qui semble doré, 
              dont le haut clocher octogonal domine le petit village et le paysage 
              paisible du Brionnais, est l’une 
              des haltes majeures sur la route des églises romanes de cette 
              région très intéressante. L’église 
              était celle d’un prieuré bénédictin 
              dont les origines remontent au 9e siècle, dépendant 
              de l’abbaye Saint-Martin-d’Autun. 
              Anzy ne tomba jamais sous la coupe de Cluny, 
              mais les relations et influences sont indéniables, et les 
              ressemblances avec le monastère clunisien de Charlieu 
              sont évidentes. La priorale, construite en plusieurs étapes 
              à partir du 11e siècle, est exceptionnelle par son 
              architecture très originale ainsi que par ses sculptures 
              d’une grande abondance. La partie la plus ancienne est la 
              crypte intéressante sous le chœur. Le chœur et 
              le transept sont de la fin du 11e siècle, avec un plan dit 
              bénédictin : une abside centrale prolongée 
              par une absidiole et entourée de quatre chapelles échelonnées 
              s’ouvrant sur le transept et la travée du chœur. 
              Cela forme un ensemble harmonieux qui existait aussi non loin d’Anzy 
              à l’abbatiale de Charlieu. 
              La nef de l’église, du début du 12e siècle, 
              se compose de cinq travées flanquées de bas-côtés. 
              Elle est très remarquable par son élévation 
              : c’est l’une des plus anciennes en Bourgogne des nefs 
              à deux étages entièrement voûtées 
              d’arêtes, modèle qui sera repris dans les environs 
              au cours du 12e siècle, et même à la grande 
              abbatiale de Vézelay. L’ensem  ble 
              très harmonieux est complété par un magnifique 
              clocher à trois étages octogonaux de baies géminées 
              surmontant la coupole du transept. C’est ensuite par les sculptures 
              de première importance que le visiteur sera enchanté. 
              Les chapiteaux de la nef forment un ensemble sculpté remarquable 
              et montrent des scènes historiées admirables, des 
              animaux fantastiques et des feuillages d’un bel effet. On 
              remarque d’autres sculptures romanes aux modillons de la nef 
              et aux bases des piliers. C’est aussi par les portails que 
              la sculpture d’Anzy est célèbre : trois portails 
              du prieuré sont conservés dont deux sont encore en 
              place actuellement. D’abord le portail ouest de l’église, 
              où le tympan montre un Christ en majesté entre deux 
              anges et les apôtres du linteau, de facture clunisienne. Dans 
              l’enceinte du prieuré, près de la grande tour 
              qui conserve encore ses baies romanes, se trouve un deuxième 
              portail sculpté d’une facture plus tardive, où 
              on peut admirer l’Adoration des Mages, la tentation d’Adam 
              et Eve et le Jugement Dernier. Il s'est inspiré probablement 
              du tympan d’Autun, et 
              s'apparente au portail de Neuilly-en-Donjon. 
              Enfin, un troisième portail qui compte parmi les plus réussis 
              de la Bourgogne se trouve au musée Hiéron à 
              Paray. Il s’agit du portail dit d’Arcy 
              provenant de l’entrée principale du prieuré, 
              où on trouve sur le tympan un autre Christ en gloire, et 
              sur le linteau la scène unique de la Vierge Marie allaitant 
              l’enfant Jésus. Le dernier trésor de cette église 
              très attachante est constitué de ses fresques restaurées 
              décorant l’abside et les absidioles.
    Historique
 Le village 
              d’Anzy est le site d’Enziacum où se 
              trouvait au 9e siècle la demeure de Letbalt (ou 
              Letbalde), viguier de Semur-en-Brionnais, 
              et sa femme Altaric (ou Altasie) de Poitiers. 
              En 876, le couple fait don de son domaine à la puissante 
              abbaye de Saint-Martin d’Autun. Un 
              prieuré bénédictin y fut alors construit vers 
              880 sous la direction du moine Hugues de  Poitiers, 
              le premier abbé du monastère, arrivé de Saint-Savin-sur-Gartempe 
              en Poitou. Une première église fut bâtie, dédiée 
              à la Sainte-Trinité, la Sainte-Croix et la Sainte-Mère 
              de Dieu et Vierge Marie et entourée d’un hospice et 
              de locaux monastiques. Après la mort de l’abbé 
              en 930, un culte important se développe pour saint Hugues 
              d’Anzy, renforcé par plusieurs miracles. Ses reliques 
              furent révélées en 1001 et un nouveau tombeau 
              est érigé pour le saint. La translation solennelle 
              du corps eut lieu en 1001 et en 1025, les reliques furent emmenées 
              au deuxième concile d’Anse. Soutenu par Odilon 
              de Cluny, le prieuré obtient de nouveaux 
              moyens et l’église priorale fut reconstruite en plusieurs 
              étapes au 11e siècle. Cette église, dont on 
              conserve probablement la crypte, avait une nef sous charpente et 
              un chœur bénédictin. Elle fut agrandie dans le 
              nouveau style roman jusqu’au début du 12e siècle 
              et dotée d'un décor important. Le prieuré fut 
              agrandi et transformé en un monastère complet, défendu 
              par des enceintes et des tours. Il prospéra jusqu’à 
              la fin du Moyen Age. Le déclin commence par les pillages 
              et ravages : le passage des troupes anglaises du Prince Noir en 
              1368, la mise à sac par les Huguenots en 1576 qui dispersent 
              les reliques, et le passage des Ligueurs catholiques en 1594. La 
              flèche du clocher fut incendiée par la foudre en 1652. 
              Il fut restauré en 1654 par Philippe Bouton. Le 
              monastère fut sécularisé à la Révolution. 
              La crypte et les bâtiments du prieuré furent vendus 
              en 1791, d’autres bâtiments seront démolis, l'église 
              fut utilisée comme entrepôt et son portail ouest fut 
              mutilé. L’église fut achetée par quatre 
              habitants en 1808. Elle devint église paroissiale dédiée 
              à Notre-Dame-de-l’Assomption en 1818, quand elle fut 
              rachetée par la commune, après la destruction de l’ancienne 
              église paroissiale du village qui se trouvait sur le cimetière 
              des Colins. Elle fut classée Monument Historique en 1851 
              (le portail du prieuré ne le fut qu'en 1922 et les bâtiments 
              du prieuré en 1992). A cet époque sont découvertes 
              les fresques du chœur dégagées en 1854-1855 et 
              restaurées en 1857. La crypte, transformée en cave 
              après la Révolution, fut donnée à la 
              commune en 1987 par le propriétaire du prieuré. Elle 
              fut restaurée et ouverte au public en 1994. Des fouilles 
              ont rétabli l'accès primitif au niveau des transepts. 
              Le portail du prieuré a été restauré 
              en 2002. L'association des Amis de l'église d'Anzy-le-Duc 
              a été fondée en 2009. Après plusieurs 
              restaurations, l’église a maintenant retrouvé 
              toute sa splendeur d’antan.    Description
 L’église 
              d’Anzy offre beaucoup de trésors romans à découvrir. 
              Bien conservée dans son entier, elle offre un plan 
              développé, proche de celui de Charlieu, 
              avec une nef à cinq travées et bas-côtés, 
              un transept profond et un chœur avec une abside centrale entourée 
              de cinq absidioles orientées. Sous le chœur s’ouvre 
              une crypte qui est la partie la plus ancienne de l’édifice, 
              peut-être du début du 11e siècle. L'église 
              fut construite en calcaire jaune, avec deux étapes évidentes, 
              marquées par les différences entre le petit appareil 
              du chœur et du transept et les gros moellons de la nef moins 
              ancienne. On a longtemps attribué la partie orientale à 
              la première moitié du 11e siècle, d'après 
              ses caractéristiques archaïques, et la nef à 
              la fin du 11e siècle. Les recherches ont démontré 
              que le chœur et le transept datent probablement de la fin du 
              11e siècle, commencés vers 1080, tandis que la nef 
              fut évidemment érigée au début du 12e 
              siècle, vers 1110. Une sacristie flanque l'église 
              au nord et les bâtiments du prieuré se trouvent au 
              sud autour d'une cour. Je vous propose ici une visite approfondie 
              en quatre étapes : extérieur, intérieur, chapiteaux 
              et prieuré.    Visite 
              extérieure L’extérieur 
              de l’église montre l'appareil en calcaire doré 
              du Brionnais. Il est dominé 
              par le magnifique clocher octogonal à trois 
              étages de baies géminées sur un soubassement 
              nu. Il date de l’achèvement de l’édifice 
              au 12e siècle et présente une grâce extraordinaire, 
              inégalée en Bourgogne. Les baies géminées 
              avec doubles colonnettes à chapiteaux, sous des archivoltes 
              et des arcatures lombardes, montrent une évolution de bas 
              en haut. Le décor du dernier étage s'augmente de colonnettes 
              d'angles, de modillons et de corniches à billettes. La 
              façade de l’église, fermant 
              joliment une allée d’arbres, présente un portail 
              d’entrée sous une grande baie à colonnettes 
              et chapiteaux dans un pignon avec contreforts. Les travées 
              de la nef sont rythmées de pilastres-contreforts 
              et de séries de petits modillons. Le remarquable chevet, 
              avec ses absides échelonnées en petit appareil, est 
              plus difficile à apercevoir de l’extérieur car 
              il se trouve sur le site privé de l’ancien prieuré. 
                 
               
                |  
                    Images de l'extérieur 
                      de l'église : |   
                |  |  |  |  |   
                | Ensemble | Clocher 
                     | Façade | Baie |   
                |  |  |  |  |   
                | Nef | Baie | Chevet | Abside |    
              
               
                |  |   
                | Photo de Thierry Cornier |   
                | Le 
                    clocher extraordinaire |    
               
                |  
                    
                   |   
                |  |  |  |  |   
                | Clocher | Clocher | Clocher |  |   
                |  |  |  |  |   
                | Partie 
                    supérieure | Baie | Baie |  |    Les modillons 
              des corniches extérieures marquent un ensemble important 
              de décor roman. Leurs sculptures sont particulièrement 
              abondantes, surtout sur les deux corniches du flanc sud de la nef. 
              On y rencontre des personnages et animaux avec beaucoup de fantaisie 
              : des hommes attrapant un coq et une oie, des hommes à moustache 
              et barbe, un cyclope, un joueur de boules, un singe, un atlante, 
              le tireur d'épine, un pélican, une sirène, 
              un homme renversé, un chevalier ainsi que des monstres et 
              des feuillages. Le décor au nord de la nef est plus modeste 
              et plusieurs modillons ont été reconstitués. 
              Les modillons des croisillons du transept sont sculptés de 
              mains et de têtes. Ceux du chevet sont à copeaux ou 
              également sculptés d'animaux ou de motifs végétaux. 
                   
               
                |  
                    
                   |   
                |  |  |  |  |   
                | Joueurs | Tête 
                    barbue  | Homme 
                    renversé |  |   
                |  |  |  |  |   
                | Monstre | Tireur 
                    d'épine  | Scènes |  |   
                |  |  |  |  |   
                | Sirène | Animaux | Têtes 
                    et mains (transept) |  |  Le 
              portail ouest est le premier des fameuses entrées 
              sculptées du prieuré qui comptait deux autres portails 
              historiés à l’origine. Son décor, mutilé 
              à la Révolution, représente l’Ascension 
              glorieuse du Christ. Il fut sculpté par des artistes de Cluny 
              au début du 12e siècle, après l'achèvement 
              de la nef, dans un style bien typique pour cette époque de 
              l’art roman bourguignon. Il est à rapprocher avec le 
              portail ouest de Charlieu ou celui de 
              Montceaux-l’Etoile. Le tympan 
              représente le Christ en Majesté assis dans sa mandorle, 
              avec sa nimbe crucifère et son livre, entouré par 
              deux anges adorateurs aux ailes déployées. Le linteau 
              en faible relief est comblé par les douze apôtres, 
              dont certains ont les doigts levés, et la Vierge Marie. Les 
              deux petits corbeaux qui le soutiennent sont occupés par 
              des atlantes, dont un est accompagné par un âne musicien. 
              La voussure externe entourant le portail, au décor végétal, 
              fut largement refaite au début du 20e siècle. La voussure 
              interne, très mutilée, est décorée de 
              19 vieillards de l’apocalypse avec leurs coupes et cithares. 
              Leur style plus évolué que le tympan évoque 
              la sculpture clunisienne. Les quatre chapiteaux très mutilés, 
              surmontant des colonnes aux bases décorées, portaient 
              les cinq derniers vieillards de l’apocalypse.    
               
                |  
                    Images du portail 
                      ouest de l'église : |   
                |  |  |  |  |   
                | Portail 
                     | Tympan | Christ | Linteau |   
                |  |  |  |  |   
                | Voussures | Vieillards 
                    de l'Apocalypse | Vieillards 
                    de l'Apocalypse | Vieillard 
                    de l'Apocalypse |   
                |  |  |  |  |   
                | Corbeau 
                    : atlante et âne | Corbeau | Chapiteau | Détail 
                    de chapiteau |    
              
               
                |  |   
                |  |   
                | Apôtres 
                    du linteau du portail ouest  |      Visite 
              intérieure On visite ensuite 
              l’intérieur de l’église, original et particulièrement 
              harmonieux. La nef, modèle d'équilibre, 
              est un prototype de l’architecture romane de la Bourgogne. 
              Les cinq travées, élevées sur deux étages 
              avec grandes arcades à double rouleau et fenêtres hautes, 
              sont voûtées d’arêtes sur doubleaux à 
              double rouleau. Les piliers cruciformes, flanqués de trois 
              colonnes engagées recevant les arcs doubleaux, séparent 
              la nef des bas-côtés voûtés 
              d’arêtes, dont les doubleaux retombent sur des pilastres 
              avec dosserets. Datant du début du 12e siècle, c’est 
              le prototype des modèles typiquement bourguignons répandus 
              dans le diocèse d’Autun, aux 
              alentours d’Avallon et même 
              repris à la grande basilique de Vézelay. 
              Les deux premières travées sont légèrement 
              plus tardives. Les baies de la façade, des bas-côtés 
              et des parties hautes inondent la nef de lumière.    
               
                |  
                    
                   |   
                |  |  |  |  |   
                | Ensemble | Nef | Fenêtres 
                    hautes  | Elévation |   
                |  |  |  |  |   
                | Piliers | Voûte | Bas-côté 
                    sud  | Bas-côté 
                    nord |    Le transept 
              est bas et saillant par rapport à la nef. Il date de la fin 
              du 11e siècle et montre ses murs aux appareils anciens. La 
              croisée est voûtée en coupole octogonale sur 
              trompes, au-dessus de quatre arcades en plein cintre retombant sur 
              des piliers cruciformes à colonnes engagées, comme 
              dans la nef. Les croisillons sont voûtés en berceaux 
              et s'ouvrent sur les absidioles et les bas-côtés par 
              des arcades basses. Des baies s'ouvrent dans les pignons. Le transept 
              était l'espace central de l'église de pèlerinage, 
              communiquant avec l'extérieur et avec la crypte par des entrées, 
              avant le rehaussement du sol au 12e siècle. L'aménagement 
              d'origine a été reconstitué dans le croisillon 
              nord où on trouve également un petit portail. On trouve 
              dans le transept les orgues de 1991 et des mosaïques de 2008. 
                Le chœur 
              est composé d’une travée rectangulaire en berceau 
              avec bas-côtés sous voûtes d'arêtes, d’une 
              abside centrale et de deux autres absidioles orientées. De 
              grandes arcades retombant sur des colonnes engagées font 
              communiquer la travée et ses collatéraux. L’abside 
              est décorée d’arcatures de type lombard sur 
              pilastres. Elle est prolongée par une cinquième petite 
              absidiole, disposition rare, existant également à 
              Charlieu. Le 
              chœur date des années 1080 et son plan dit bénédictin 
              est dérivé de la basilique de Cluny 
              II. Les vitraux et autels sont modernes.    
               
                |  
                    Transept et choeur 
                      : |   
                |  |  |  |  |   
                | Croisée | Coupole | Croisillon | Mur |   
                |  |  |  |  |   
                | Choeur | Abside | Absidiole 
                    nord | Absidiole 
                    sud |  Dans les absides 
              du chœur se trouvent des fresques romanes 
              restaurées. Les fresques datent du 12e siècle et furent 
              découvertes en 1850. Dégagées vers 1855, elles 
              ont été restaurées voire même largement 
              refaites en 1857 par le peintre Jean-François Maurice. Dans 
              le cul-de-four de l’abside est peinte l'Ascension 
              avec, sur fond bleu-vert, le Christ dans sa mandorle entre deux 
              anges. En dessous, se trouvent les douze apôtres et les trois 
              saintes femmes. Plus bas, sous les arcatures, sont représentés 
              les symboles des quatre Evangélistes avec leur tête 
              nimbée et leur livre. Dans les arcades de l’abside, 
              à gauche et à droite, on rencontre les fondateurs 
              Letbald et Altaric faisant leurs donations de domaine, sous des 
              inscriptions modernes. D’autres scènes bibliques sont 
              peintes sous forme de fresques dans l’absidiole 
              prolongeant l’abside : la vie de saint Benoît, la vie 
              de saint Maur, l'oblation de saint Maur à saint Benoit et 
              l’apparition de saint Germain à saint Benoit. La colombe 
              de la Trinité se trouve sur la voûte. Les fresques 
              de l'absidiole nord, représentant la 
              vie de saint Jean l’Evangéliste, ont été 
              en grande partie refaites au 19e siècle. On y rencontre des 
              scènes de l'arrestation du saint conduit par deux soldats, 
              la condamnation à mort par un Roi couronné et la décollation. 
              Les fresques de l'absidiole sud ont été 
              mieux conservées. Ses huit panneaux représentent le 
              martyre de saint Jean-Baptiste. L'histoire est racontée 
              de gauche à droite, de haut en bas : Jean-Baptiste devant 
              Hérode, Jean-Baptiste en prison, Hérode et Salomé, 
              Tête de Jean-Baptiste apporté à Salomé, 
              corps de Jean-Baptiste recueilli par deux disciples, corps de Jean-Baptiste 
              déposé dans un tombeau par deux compagnons, Révélation 
              à deux moines et mise de la tête de Jean-Baptiste dans 
              un tombeau.      
               
                |  
                    
                   |   
                |  |  |  |  |   
                | Cul-de-four | Christ |  
                    Letbaldus |  
                    Altaric  |   
                |  |  |  |  |   
                | Absidiole 
                    centrale | Saint | Ange | Absidiole 
                    nord |    La crypte 
              sous le chœur, dont elle reprend le plan, est la partie la 
              plus ancienne de l’église. Elle date peut-être 
              du début du 11e siècle, de la reconstruction romane 
              de l'église, mais certains pensent qu’elle date même 
              du 10e siècle ou de l’époque carolingienne de 
              la fondation du prieuré. C’est un espace de style archaïque, 
              avec une nef centrale, une abside avec chapelle axiale, et deux 
              espaces latéraux avec absidioles. Les voûtes d’arêtes 
              reposent sur quatre colonnes et deux demi-colonnes, peut-être 
              des réemplois antiques, aux chapiteaux sans sculptures. Des 
              baies éclairent directement l'espace. C'est la seule crypte 
              du Brionnais. On y vénérait 
              autrefois le tombeau et les reliques de saint Hugues, jusqu'au 16e 
              siècle. Quelques traces de fresques du 14e siècle, 
              dont le visage d'un moine, sont encore à remarquer. L'entrée 
              par le transept nord a été restaurée, à 
              l'origine il y avait deux escaliers avec une seule sortie au devant 
              du chœur. Il y avait également des fenestrella 
              qui faisaient communiquer la crypte avec la croisée de l'église 
              haute.  
               
                |  
                    La 
                      crypte : |   
                |  |  |  |  |   
                | Ensemble | Nef | Abside | Absidiole |      Les 
              chapiteaux   Visitons ensuite 
              les intéressantes sculptures intérieures de l’église. 
              La nef et le chœur comptent 40 chapiteaux romans, 
              décorés de scènes historiées de thèmes 
              bibliques, de scènes allégoriques ou symboliques, 
              d’animaux fantastiques ou de motifs végétaux. 
              Les chapiteaux de la nef sont du début du 12e siècle, 
              ceux des travées occidentales ont subi l’influence 
              de Cluny. Les chapiteaux du chœur, 
              de la fin du 11e siècle, sont de facture nettement plus ancienne. 
              Tous ces chapiteaux sont de très bons exemples de la naissance 
              de la sculpture monumentale en Bourgogne. De nombreux chapiteaux 
              ont servi de modèle pour d’autres sites dans la région 
              : Gourdon, Bois-Sainte-Marie, 
              Tournus et aussi Vézelay. 
              Ci-dessous on mentionne tous les chapiteaux sculptés de scènes 
              avec personnages ou animaux. Les chapiteaux aux motifs végétaux, 
              il y en a une vingtaine, sont décorés de feuillages 
              stylisés, de feuilles d’acanthe, de palmettes, d’entrelacs, 
              de rinceaux, de godrons en forme d'oves, de crosses, de volutes 
              et de fleurons. Remarquons également les tailloirs souvent 
              décorés de motifs géométriques ou végétaux. 
                 
              
               
                |  |   
                |  |   
                | Chapiteau de 
                    la nef : le combat des vieillards |    Le bas-côté 
              sud présente dix chapiteaux de piliers, dont cinq 
              décors entièrement végétaux. Depuis 
              l'entrée, le premier pilier présente le chapiteau 
              des têtes humaines entre des masques d’animaux, 
              qu'on rencontre dans plusieurs autres églises de la région. 
              De l'autre côté du pilier, une tête de monstre 
              dans le feuillage. Le deuxième pilier porte le chapiteau 
              mystique de la Luxure, où on admire de gauche à 
              droite : un dresseur de lion, un musicien diabolique, un personnage 
              étrange à deux bustes d'homme et de femme, un démon 
              aux cheveux en flammes et un sciapode. Sur le troisième pilier, 
              deux lions affrontés posant leur patte sur une tête 
              humaine. Le dernier chapiteau est celui des quatre fleuves du 
              Paradis avec deux personnages portant des cornes d’abondance. 
              Dans les parties hautes de la nef centrale il y 
              a huit chapiteaux, qui sont sculptés de feuillages, à 
              l'exception de deux chapiteaux au sud : l'avarice et encore deux 
              lions affrontés posant leur patte sur une tête 
              humaine.  
               
                |  
                    Chapiteaux du 
                      bas-côté sud : |   
                |  |  |  |  |   
                | Têtes 
                    humaines et masques d’animaux | Feuillage 
                    et monstre | Luxure 
                    (avec dresseur de lion) | Luxure 
                    (avec sciapode) |   
                |  |  |  |  |   
                | Lions 
                    affrontés et têtes | Fleuves 
                    du Paradis  | Feuillage |  |  Le bas-côté 
              nord  présente également dix chapiteaux de 
              piliers, dont trois décors végétaux. Depuis 
              l'entrée, le premier pilier présente des oiseaux 
              affrontés deux-par-deux dans un décor de feuillage 
              d'acanthes. De l'autre côté du pilier, Daniel dans 
              la fosse aux lions est représenté par deux hommes 
              assis entre des lions et des rosaces à pétales. Ensuite, 
              Samson combattant un lion est un autre thème classique. 
              Un acrobate dévoré par deux serpents monstrueux 
              entrelacés est une belle représentation de l'homme 
              luttant contre les forces du mal ou peut-être de Jonas et 
              la baleine. Sur le troisième pilier, Saint-Michel terrassant 
              le dragon, où l'archange avec épée et 
              bouclier pointu attaque un diable avec trident. Un autre chapiteau 
              aux lions affrontés deux-par-deux précède 
              le beau sujet du combat de deux vieillards barbus entre 
              des masques diaboliques tirant la langue, avec à gauche deux 
              hommes ou singes s’embrassant et à droite un homme 
              debout en colère.  
               
                |  
                     
                      Chapiteaux du bas-côté 
                        nord : |   
                |  |  |  |  |   
                | Oiseaux 
                    affrontés  | Daniel 
                    dans la fosse aux lions  |  
                    Samson combattant un lion  | Acrobate 
                    et serpents |   
                |  |  |  |  |   
                | Saint-Michel terrassant 
                    le Dragon | Lions 
                    affrontés (I) | Combat 
                    des Vieillards |  |  Les chapiteaux 
              des parties orientales sont les plus anciens. Des huit chapiteaux 
              des piliers de la croisée, deux représentent 
              encore des lions affrontés deux-par-deux, les autres sont 
              des feuillages. Les quatre chapiteaux des grandes arcades de la 
              travée de chœur constituent deux couples. 
              Du côté du transept, de grands couples d'aigles 
              aux ailes déployées avec des symboles de svastika. 
              Le chapiteau au sud comporte également des petits monstres. 
              Enfin, les chapiteaux entre les absides représentent un atlante 
              entre deux hommes assis et deux singes. Le 
              chapiteau au nord conserve un tailloir sculpté de têtes. 
               
               
                |  
                     
                      Chapiteaux du transept et du 
                        chœur: |   
                |  |  |  |  |   
                | Lions 
                    affrontés (II)  | Lions 
                    affrontés (III) | Feuillage | Feuillages |   
                |  |  |  |  |   
                | Aigles 
                    et monstres  | Aigles 
                     | Atlante 
                    (I)  | Atlante 
                    (II)  |    Plusieurs autres 
              sculptures romanes sont à découvrir 
              à l’intérieur. Les bases des colonnes 
              sont décorées de feuillages ou de motifs géométriques, 
              comme à Perrecy ou à Mâcon. 
              Le revers du linteau du portail ouest porte un 
              très beau motif de feuillages à rinceaux en méplat 
              avec deux petites têtes humaines aux angles. L’arc triomphal 
              entre la nef et la croisée porte deux sculptures de lions 
              sur les faces et deux personnages en haut de l’arc, peut-être 
              des saints ou les fondateurs du prieuré. Une 
              Vierge à l’enfant sous un dais en 
              forme de rosace décore un arc du croisillon nord. L'entrée 
              au chœur depuis le croisillon sud porte une imposte 
              sculptée de deux serpents entrelacés qui se mordent 
              la queue. L’autel majeur du chœur porte encore une inscription 
              latine de la fin du 11e siècle, retrouvée au 19e siècle, 
              concernant la dédicace de l’église : à 
              la très haute et indivisible Trinité, à la 
              vénérable Croix et à la Sainte Mère 
              de Dieu et Vierge Marie. Le deuxième pilier sud de la 
              nef porte un alphabet latin mystérieux.  
               
                |  
                    Autres sculptures 
                      romanes : |   
                |  |  |  |  |   
                | Base 
                    de colonne |  
                    Base de colonne | Revers 
                    du portail | Détail 
                    du linteau |   
                |  |  |  |  |   
                | Lion | Vierge 
                    à l'Enfant | Imposte 
                    à deux serpents | Inscription 
                    de l'autel |    Le 
              prieuré Les bâtiments 
              du prieuré se trouvent encore au flanc sud de l'église, 
              autour d'une cour centrale à l'emplacement du cloître 
              disparu. Le logis du prieur reconstruit et quelques 
              bâtiments des 16e et 17e siècles sont aujourd’hui 
              propriétés privées. Les remparts 
              du monastère, du 12e siècle, entourent encore l’enclos 
              au sud et à l'ouest. La tour du prieuré 
              ou tour de la justice du 12e siècle est une grosse tour carrée 
              d’angle de l'enceinte. Elle s'ouvre sur la cour par deux baies 
              géminées romanes à colonnettes et chapiteaux. 
                   
               
                |  
                    
                   |   
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                | Logis | Tour | Portail | Enceinte |   
                |  |  |  |  |   
                | Cour | Tour | Baie 
                    géminée  | Baie 
                    géminée  |    Faisons le 
              tour des bâtiments pour visiter  
              enfin  
              le portail du prieuré qui s’ouvre 
              dans l’enceinte du côté sud. Ce portail, plus 
              tardif que le portail de l’église, date probablement 
              des années 1140. Son décor fort original est attribué 
              à l’atelier de sculpteurs du portail de Neuilly-en-Donjon, 
              dont le style est influencé par Gislebertus d’Autun. 
              Mutilé au 16e siècle, il a été entièrement 
              restauré en 2002. Son tympan, sous une voussure 
              à palmettes, est sculpté de deux scènes bibliques 
              : à gauche, l’Adoration des Rois Mages, avec 
              la Vierge à l'Enfant, et à droite, le Péché 
              originel, avec Adam et Eve croquant la pomme, le serpent tentateur 
              et Adam et Eve honteux après leur faute. Le 
              linteau montre le Jugement Dernier, scène 
              de la Séparation des Elus et des Damnés, en deux thèmes 
              également : à gauche, le paradis avec la Jérusalem 
              céleste et des anges aux ailes déployées, et 
              à droite, l’enfer avec un serpent monstrueux représentant 
              le Léviathan et des groupes de damnés enchaînés. 
              Les deux corbeaux mutilés supportant le linteau sont sculptés 
              d'animaux surmontant des reliefs sculptés avec atlantes. 
              Remarquons enfin les deux chapiteaux historiés, avec à 
              gauche Abraham et Isaac, et le relief au Combat de 
              cavaliers à droite du portail.    
              
               
                |  |   
                |  |   
                | Le portail 
                    de l'enceinte du prieuré |    
               
                |  
                    
                   |   
                |  |  |  |  |   
                | Portail 
                     | Adoration des 
                    Mages | Péché originel et 
                    enfer  |  |   
                |  |  |  |  |   
                | Paradis | Corbeau | Corbeau |  |   
                |  |  |  |  |   
                | Chapiteau | Chapiteau | Relief 
                    de combat |  |    Un troisième 
              tympan roman, dit le tympan d’Arcy, se trouve 
              maintenant au Musée du Hiéron à 
              Paray-le-Monial. Cette sculpture moins connue 
              provient de l’ancienne entrée principale du côté 
              ouest de l’enceinte du prieuré. Démantelé 
              à la Révolution, le portail a été remonté 
              au musée où il décore la salle principale. 
              Datant des environs de 1125-1130, son style diffère des autres 
              sculptures d’Anzy. Le tympan montre encore 
              l’Ascension, avec le Christ en gloire dans la mandorle, 
              bénissant et portant le livre, entre deux anges. On y découvre 
              encore des traces de polychromies. Le linteau représente 
              une scène très rare : la Vierge Marie allaitant 
              l’enfant Jésus. Elle est flanquée par quatre 
              saints (Moise, Pierre, Paul et Etienne) et par quatre saintes femmes. 
              Les voussures à feuillages, les prophètes sur les 
              chapiteaux et les corbeaux complètent un autre trésor 
              de la sculpture romane d’Anzy.   
              
               
                |  |   
                |  |   
                | Le tympan d'Arcy 
                    à Paray-le-Monial |    
               
                |  
                    
                   |   
                |  |  |  |  |   
                | Portail |  
                    Ange du tympan | Saints 
                    du linteau | La 
                    Vierge allaitant l’enfant  |   
                |  |  |  |  |   
                | Chapiteau | Chapiteau | Corbeau | Corbeau |  
  Visite
 L'église 
              est ouverte pour la visite. Pour en savoir 
              plus sur Anzy-le-Duc, vous pouvez visiter les sites Internet suivants 
              :  Site de la 
              communauté de communes : http://www.cc-marcigny.fr/anzy-le-duc.Page Roman au Gothique par Pascal Pigeot : http://romangothique.pascalpigeot.fr/Anzy_le_Duc.html.
 Page Edelo : http://www.edelo.net/roman/images/brionnais/anzy/photos.htm.
 Page art-roman.net : http://www.art-roman.net/anzy/anzy.htm.
 Page Mrugala : http://medieval.mrugala.net/Architecture/France,_Saone-et-Loire,_Anzy-le-duc/.
 Page romanes.com : http://www.romanes.com/Anzy-le-Duc/.
 Page structurae : http://structurae.info/ouvrages/prieure-danzy-le-duc.
 Page archinform (allemand) : http://eng.archinform.net/projekte/11315.htm.
 Page Chemins du roman : http://pjpmartin.free.fr/site/Chemins_du_roman.htm.
 Page sacred destinations : http://www.sacred-destinations.com/france/anzy-le-duc-church.
 Page Via Lucis : https://vialucispress.wordpress.com/2012/05/10/anzy-le-duc-the-great-survivor-dennis-aubrey/.
 Page avec photos : http://photos.eglises.perso.sfr.fr/Bourgogne/71/Anzy/anzy.htm.
 Page avec photos : http://luc.greliche.free.fr/Luc_Galeries/Anzy_le_Duc/index.html.
 Page wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame-de-l'Assomption_d'Anzy-le-Duc.
  
 Remerciements 
              : les photos de la page sont en partie de Cees 
              van Halderen et de Julianna 
              Lees. Aussi, vous 
              pouvez consulter les sources écrits suivants: - Beauchamp 
              A. et Simonin J.-C., Eglise Romane d'Anzy-le-Duc, La Clayette, 
              2012. - Beigbeder O., Symbolisme des chapiteaux de la nef d'Anzy-le-Duc, 
              Gazette des Beaux-Arts, 1962.
 - Cucherat F., Le B. Hugues de Poitiers, Le Prieuré, 
              l’Eglise d’Anzy-le-Duc, Protat, 1862.
 - Grivot D., Anzy-le-Duc, Montceaux-l’Etoile, Lyon.
 - Hammann M., Die Burgundische Prioratkirche von Anzy-le-Duc 
              und die romanischen plastik im Brionnais, Wurzburg, 1998.
 - Nicolas H., Eglises Romanes du Brionnais, La Taillanderie, 
              2000.
 - Nicot, Anzy le Duc.
 - Oursel R., Les Eglises Romanes de l’Autunois et du Brionnais, 
              Cluny et sa région, Protat, 1956.
 - Pendergast C., The Romanesque Sculpture of Anzy-le-Duc, 
              Yale University, 1974.
 - Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 
              2006.
 - Schneiter L., Le Brionnais, Eglises Romanes, 1967.
 - Thiollier F., L’Art Roman à Charlieu et en Brionnais, 
              Montbrison, 1892.
 - Vallery-Radot J., Les analogies des églises de Saint-Fortunat 
              de Charlieu et d'Anzy-le-Duc - églises bourguignonnes : voutes 
              d'arêtes, Paris, 1929.
 - Vergnolle E., Autour d'Anzy-Le-Duc, Histoire d'un Groupe de 
              Chapiteaux Preclunisiens de Bourgogne, Gesta, 1978.
 - Virey J., Paray-le-Monial et les Eglises du Brionnais, 
              Petites monographies des grands édifices de la France, 1926.
 - Les Chemins du Roman, Guide des 30 Eglises romanes du Brionnais, 
              par le C.E.P.
 - Collectif, Paray-le Monial, Brionnais-Charolais, Le renouveau 
              des études romanes, IIe colloque scientifique international 
              de Paray-le-Monial, 2000.
 
 
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