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Bragny-en-Charollais

 

Edifice
Eglise Saint-Martin, ancienne priorale
Situation
Village de Bragny, commune de Saint-Vincent-Bragny, 71430 (Saône-et-Loire)
Parties Romanes
Nef et bas-côtés
Décoration Chapiteaux sculptés
Datation
Début du 12e siècle

 

 

Introduction - Historique - Description - Visite

 

Introduction

Bragny-en-Charollais, près de Paray-le-Monial, conserve une ancienne église priorale caractéristique de l’art roman du Charolais au début du 12e siècle. Elle faisait partie d’un prieuré bénédictin qui dépendait de l’abbaye de Saint-Martin d’Autun. L’église a été sévèrement remaniée à la fin du 19e siècle, quand le clocher et les absides ont été reconstruits. Bien que le chevet et le clocher romans aient été détruits, la nef à cinq travées est encore romane. Bragny appartient au groupe d’églises à deux étages et voûtes d’arêtes, comme Anzy-le-Duc, Issy-l’Evêque et Gourdon. Les arcades et arcs doubleaux en plein cintre, les piliers à colonnes engagées et les fenêtres hautes sont typiques du style de ce groupe. Les chapiteaux des piliers, au nombre de trente, ont reçu un décor simple de motifs géométriques et végétaux. Un seul chapiteau montre quatre animaux affrontés. Du prieuré fortifié nous reste le bâtiment de la fin du Moyen Age à côté de l’église.

 

La nef romane

 

Historique

La donation des terres de Bragny à l’abbaye de Saint-Martin d’Autun fut mentionnée dans une charte royale de 924. Un prieuré bénédictin y aurait été fondé par le Roi Raoul et une église paroissiale y est mentionnée au 11e siècle. L’église priorale fut construite au début du 12e siècle sous l’influence de Saint-Martin d’Autun. La possession fut encore reconnue par l’évêque de Nevers en 1161 et par le pape Alexandre III en 1164. Bragny dépendait du comté du Charolais à partir du 13e siècle. Le prieuré fut endommagé par les Huguenots pendant les Guerres de Religion des années 1560. L’église fut restaurée par la suite, puisque le clocher fut reconstruit à l’ouest et les absides furent bouchées. Le prieuré a été supprimé en 1760 et l’église devint paroissiale. Une première restauration de l’intérieur date de 1853. Ensuite, les travaux de 1897-1900 amènent de grandes restaurations de l’extérieur ainsi que la reconstruction du clocher et des trois absides. L’église et le prieuré furent inscrits à l’inventaire des Monument Historiques en 1989 et l’église a été récemment restaurée.

 

Description

L’église date du début du 12e siècle, peut-être des années 1110 ou 1120. Le plan actuel présente une nef romane de cinq travées avec bas-côtés, trois absides à l’est, et un clocher-porche à l’ouest. Le clocher, moderne, a remplacé l’ancienne façade avec portail roman. A l’origine, le clocher se trouvait au-dessus du transept qui est actuellement la quatrième travée de la nef. C’est à dire que, à l’origine, les trois premières travées composaient la nef et la dernière travée était celle du chœur. Les trois absides modernes ont remplacé les absides romanes, qui étaient peut-être empâtées dans des chevets plats à l’extérieur. Il y avait probablement une chapelle axiale Sainte-Marie derrière l’abside centrale, comme à Anzy. L’extérieur a été entièrement remanié et n’est guère d’apparence romane. L’intérieur est encore d’un bel effet roman.

 

L'extérieur remanié

 

La nef compte cinq travées romanes. L’élévation est à deux étages : des fenêtres hautes surmontent les grandes arcades à double rouleau en plein cintre. Les piliers, carrés à l’ouest et cruciformes à l’est, sont cantonnés de colonnes engagées. Les colonnes se prolongent jusqu’aux arcs doubleaux en plein cintre des voûtes d’arêtes. Les bas-côtés sont également voûtés d’arêtes sur doubleaux reposant sur des pilastres avec impostes simples. L’arc triomphal du choeur, avec deux colonnes engagées, est la seule partie conservée de l’abside romane. Les absidioles, refaites, conservent également des arcs romans en plein cintre.

Intérieur de l'église :
Nef
Voûtes
Elévation
Elévation
Bas-côté
Bas-côté
Arcade
Abside

 

Les chapiteaux des piliers constituent le décor roman de l’église. Trente chapiteaux, dont certains ont été restaurés ou remplacés, sont modestement sculptés de motifs géométriques et végétaux. Ce sont les thèmes du Brionnais des années 1100, proches des sculptures de Saint-Germain-en-Brionnais et de Gourdon. Un chapiteau au sud présente quatre animaux affrontés, peut-être des lions, au-dessus de fougères. La plupart des chapiteaux présentent des volutes à feuilles ou des décors simples de feuilles d’angles.

 

Chapiteau avec animaux affrontés


Images des chapiteaux :
 
Chapiteau
Chapiteau
Chapiteau
 
 
Chapiteau
Chapiteau
Chapiteau
 
 
Chapiteau
Chapiteau
Chapiteau
 

 

Le prieuré était fortifié. Un bâtiment monumental du prieuré se trouve à côté de l’église. Remontant aux 15e et 16e siècles, il présente une tour ronde et des baies à meneaux. C’est actuellement une maison particulière.

 

Bâtiment du prieuré

 

Visite

Pour en savoir plus sur Bragny-en-Charollais, vous pouvez visiter les sites Internet suivants :

Page wikipedia de Saint-Vincent : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Vincent-Bragny.

Monographie des communes du Charollais : http://pjpmartin.free.fr/site/FMD1s.htm#r83.

Remerciements : les photos de la page sont de Cees van Halderen.

Vous pouvez également consulter les références suivantes :

- Magnien E., Les eglises romanes de la Bourgogne du Sud, Mâcon, 1979.
-
Oursel R. et A.-M., Les Eglises Romanes de l’Autunois et du Brionnais, Cluny et sa région, Mâcon, 1956.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 2006.

 


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