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            Montréal 
              
            
               
                |   Edifice  | 
                  Eglise 
                    Notre-Dame-de-l'Assomption, ancienne collégiale  | 
               
               
                |   Situation  | 
                  Sommet 
                    du village, 89420 (Yonne)  | 
               
               
                |   Parties 
                    Romanes  | 
                  Entièrement 
                    : nef, transept, chœur et chapelles  | 
               
               
                | Décoration | 
                Décorations 
                  et pentures du portail ouest, rosaces, tribune, plusieurs chapiteaux, 
                  arcatures du choeur | 
               
               
                |   Datation  | 
                  Deuxième 
                    moitié du 12e siècle   | 
               
             
              
            
              
            Introduction 
              - Historique - Description 
              - Visite 
              
              
              Introduction 
             La 
              collégiale de Montréal, en haut d’un bourg médiéval 
              formidable, est un exemple important du style de transition du roman 
              bourguignon au gothique. Occupant une butte dans la Terre Plaine, 
              qui domine la vallée du Serein à peu de distance d’Avallon, 
              son histoire importante remonte à la reine Brunehaut. 
              Le sommet de la butte est occupé par la collégiale 
              vénérable, construite par Anséric III 
              au retour de la deuxième croisade, à coté d’un 
              puissant château maintenant disparu. L’édifice 
              est un très bel exemple de l’art de bâtir de 
              la deuxième moitié du 12e siècle, où 
              les principes de construction de l’art roman se mêlent 
              aux nouvelles techniques gothiques. L’église est construite 
              sur un plan harmonieux en croix latine, aux formes rectangulaires 
              : une nef de trois travées à bas-côtés, 
              un large transept de même hauteur et un chœur à 
              chevet plat et chapelles latérales. Un grand équilibre 
              est constitué par les quatre pignons égaux aux larges 
              rosaces. Avant d’entrer, on admire le portail très 
              bien composé et d’inspiration orientale avec ses redents 
              et trilobés. La nef adopte l’élévation 
              à deux étages et les piliers cruciformes issus de 
              Vézelay, mais les détails 
              diffèrent : les profils sont brisés et la voûte 
              est en ogive. Les collatéraux ont conservé les voûtes 
              d'arêtes sur doubleaux propres aux constructions romanes. 
              La nef possède une remarquable tribune de pierre au-dessus 
              de l’entrée avec des consoles en encorbellement. Le 
              mur de fond du chœur est décoré de six arcatures 
              sur colonnes et d’une belle rose. Les chapiteaux de l’édifice 
              sont décorés de simples feuilles et de crochets. L’église 
              conserve un mobilier important et les belles stalles du chœur, 
              datant du 16e siècle, sont justement célèbres. 
              En bas du village, en dehors des remparts, la chapelle du 12e siècle 
              du prieuré Saint-Bernard possède deux travées 
              à voûtes d’ogives et colonnes engagées. 
               
              
            
              
               
                |   | 
               
               
                 | 
               
               
                La belle église 
                    sans clocher  | 
               
             
              
              
              
              Historique 
            La tradition 
              rapporte que Mons Regalis était la résidence 
              de la reine Brunehaut et de son petit-fils Thierry 
              au 6e siècle. Une première forteresse fut dévastée 
              par les Normands en 885. Vers l’an 1000, les Anséric, 
              sires de Montréal, construisent un château qui résista 
              au siège de Landry, comte de Nevers, 
              en 1005. Une chapelle dédiée à Sainte-Marie 
              se trouvait dans l’enceinte du château et un prieuré 
              augustin a été fondé en bas du bourg au 11e 
              siècle. Un chapitre de dix chanoines fut fondé en 
              1068 par Anséric II, assisté du duc Robert. 
              Faisant partie du diocèse d’Autun, 
              l’évêque Henri fait des donations au 
              chapitre au 12e siècle. L’église actuelle fut 
              construite après la retour d’Anséric III 
              de la deuxième croisade, vers 1150. Elle fut achevée 
              vers 1170 par Anséric IV. Vers 1200, les Anséric 
              fondent également les prieurés de Sauvigny-le-Bois 
              et de Vausse. Montréal, devenu châtellenie ducale 
              en 1291, fut occupé par Edouard III en 1360, par 
              les Armagnac en 1423 et par les Ecorcheurs en 1440. Le château, 
              pris par les ligueurs en 1590, fut démantelé sur ordre 
              d’Henri IV en 1599 avec les fortifications de la 
              ville. Le château fut entièrement démoli en 
              1794. Le chapitre fut supprimé à la Révolution 
              et l’église devint paroissiale. En mauvais état, 
              elle fut remarquée par Eugène Viollet le Duc, 
              travaillant alors à Vézelay, 
              et classée Monument Historique en 1846. Les restaurations 
              de 1845 à 1852 marquent la réfection des charpentes 
              et couvertures, la réouverture des fenêtres hautes 
              et la destruction de la flèche moderne sur la croisée. 
              L’Association des Amis de la Collégiale a été 
              fondée en 1990 pour la sauvegarde de l’église. 
              
            
              
              
              
              Description 
            L’église 
              est entièrement romane et remarquablement homogène. 
              Elle fut construite d’un seul jet pendant la deuxième 
              moitié du 12e siècle. Le gros œuvre est daté 
              de 1150-1170, mais probablement la partie occidentale de la nef 
              et la façade ont été complétées 
              plus tard, vers 1200. Bien restaurée au 19e siècle, 
              son unité de style reste admirable. Ses quatre pignons marquent 
              son plan en croix latine. Tout y est rectangulaire 
              : le chœur flanqué de deux chapelles, le transept saillant 
              et la nef à collatéraux de trois travées. Une 
              sacristie se trouve au sud-est du chœur.  
              
            
              
            A l’extérieur, 
              la façade est imposante. La belle rosace 
              annonce un art nouveau avec ses huit rayons se composant de colonnettes 
              à petits chapiteaux. Le portail, des années 
              1200, est une conception originale qui semble d’inspiration 
              orientale. La sculpture du tympan a été martelée 
              à la Révolution, quand elle fut remplacée par 
              une inscription. Les arcs polylobés entourant les portes 
              forment des redents sur le trumeau et sur les piédroits. 
              Quatre voussures retombent sur des colonnettes avec huit chapiteaux 
              sculptés de feuilles à crochets. Entre les colonnettes, 
              les piédroits montrent un décor sculpté raffiné 
              avec des rangées de fleurons. Les deux portes conservent 
              encore leurs pentures romanes en fer forgé. Les pignons du 
              chevet et des croisillons sont également 
              dotés de rosaces et surmontés de croix. Les murs gouttereaux 
              de l’édifice montrent deux niveaux de baies simples 
              et des modillons nus. Le petit portail nord de la nef présente 
              un arc trilobé simple.  
              
            
               
                  
                    Extérieur 
                      : 
                    | 
               
               
                |   | 
                  | 
                  | 
                  | 
               
               
                |   Façade  | 
                  Portail  | 
                  Colonnes   | 
                  Rosace  | 
               
               
                |   | 
                  | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Vue générale  | 
                  Transept  | 
                   Chevet  | 
                   Chœur  | 
               
             
              
            L’intérieur 
              de l’église est fort bien équilibré. 
              Le vaisseau central et le transept s’élèvent 
              sur deux étages entièrement voûtés d’ogives 
              sur arcs doubleaux brisés. La nef de trois 
              travées a des piliers cruciformes supportant les grandes 
              arcades brisées. Les fenêtres hautes bordent des colonnes 
              engagées, au départ des voûtes, flanquées 
              de petites colonnettes dans la première travée. Les 
              bas-côtés sont voûtés 
              d’arêtes sur des doubleaux brisés retombant sur 
              des colonnes engagées ou sur des pilastres. Au revers de 
              la façade, une imposante tribune du 12e 
              siècle surmonte le portail. Cet espace unique, supporté 
              par une fine colonnette double et par des grandes consoles en encorbellement, 
              était probablement la chapelle des seigneurs du château. 
              Accessible par un escalier dans le mur de la façade, il y 
              a un petit autel supporté par une colonne. 
              
            
              
            Le transept 
              se compose de trois compartiments voûtés d’ogives 
              entre deux pignons avec baies et rosaces. Deux chapelles 
              rectangulaires, dédiées au Sacré-Cœur 
              et à la Vierge, s’ouvrent sur les croisillons par des 
              arcs brisés sur colonnes engagées. Le chœur 
              présente deux travées avec un chevet plat, également 
              percé de trois baies et d’une belle rosace avec colonnettes 
              et chapiteaux. Six arcatures avec chapiteaux décorent la 
              partie basse du fond de l’abside. De style proprement roman, 
              il s’agit probablement de la partie la plus ancienne de l’édifice. 
              Remarquons également la porte de la sacristie conservant 
              une serrure du 12e ou du 13e siècle.  
              
            
               
                  
                    Intérieur 
                      : 
                    | 
               
               
                |   | 
                  | 
                  | 
                  | 
               
               
                |   Elévation  | 
                  Voûtes  | 
                  Bas-côté  | 
                  Bas-côté  | 
               
               
                |   | 
                  | 
                  | 
                 | 
               
               
                |   Tribune  | 
                  Colonne  | 
                  Transept  | 
                  Chapelle  | 
               
               
                |   | 
                  | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Chœur  | 
                  Abside  | 
                  Rosace  | 
                  Arcatures  | 
               
             
              
            Les chapiteaux 
              de l’église, sans grande prétention mais avec 
              plein de variation, présentent un décor végétal 
              simple. Ceux des arcatures de l’abside, encore typiquement 
              romans, sont sculptés de feuilles simples. Dans la nef, ce 
              sont des feuilles, des crochets et des fleurs. Dans le bas-côté 
              nord, on découvre un seul personnage, accroupi dans une large 
              feuille. Dans la partie occidentale, les chapiteaux à crochets 
              empruntent de plus en plus le style gothique. Les bases de colonnes 
              sont décorées de motifs simples. En outre, l’église 
              conserve un mobilier particulièrement riche. 
              Les fameuses stalles du transept, du 16e siècle, sont sculptées 
              de scènes des deux testaments. Le retable, la chaire, le 
              Christ en bois et le lutrin sont du 15e siècle tandis que 
              le triptyque du chœur est du 16e siècle. Il y a également 
              deux sarcophages mérovingiens et des pierres tombales. La 
              Vierge en majesté, dite Notre Dame de Montréal, est 
              moderne.  
              
            
               
                  
                    Chapiteaux : 
                    | 
               
               
                |   | 
                  | 
                  | 
                  | 
               
               
                |   Décor 
                    végétal  | 
                  Décor 
                    végétal  | 
                 
                   Décor végétal  | 
                
 Décor végétal  | 
               
               
                |   | 
                  | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Crochets  | 
                  Colonnettes  | 
                 
                    Abside  | 
                
 Abside  | 
               
             
              
            
              
               
                |   | 
               
               
                 | 
               
               
                Chapiteau avec 
                    personnage accroupi et fruits  | 
               
             
              
            Il ne reste 
              rien du Château des Anséric qui se trouvait au nord-ouest 
              de l’église. Courtépée nous donne sa 
              description, avec donjon et cinq tours, avant sa démolition. 
              Deux autres enceintes, autrefois flanquées de 19 tours, englobaient 
              la ville haute et la ville basse. Les deux portes 
              principales de la ville, la Porte d’en bas et la Porte d’en 
              haut, sont bien conservées et remontent au 13e siècle. 
              Des maisons médiévales bordent les rues pittoresques 
              du vieux bourg. En bas de la ville, la Chapelle Saint-Bernard 
              de Mont-Joux, appartenait à un prieuré de l’ordre 
              des augustins fondé au début du 11e siècle 
              par les Anséric. Cet ancien prieuré-hôpital, 
              dépendant du monastère du Grand-Saint-Bernard en Savoie, 
              fut transformé et utilisé comme école. La chapelle 
              de la fin du 12e siècle reprend le style de transition de 
              collégiale. Remaniée, elle conserve deux travées 
              voûtées d’ogives avec doubleaux brisés, 
              colonnes engagées, chapiteaux et un chevet plat. Le bâtiment 
              conventuel est du 17e siècle.   
              
            
              
               
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                Aussi à 
                    Montréal : la chapelle en style de transition du prieuré 
                    Saint-Bernard   | 
               
             
              
              
              
              Visite 
            Ouverte tous 
              les jours (avril à fin septembre : 9h à 18h / octobre 
              à fin mars : 10h à 17h).  
            Pour en savoir 
              plus sur Montréal, vous pouvez visiter les sites Internet 
              suivants: 
            Site sur sa 
              collégiale et les paroisses voisines: http://paroisses89.cef.fr/montreal/. 
              Site officiel: http://www.montreal-en-bourgogne.com/. 
              Site sur Montréal: http://www.montreal89.com/. 
            Vous pouvez 
              également consulter les références suivantes 
              : 
            - Brunet F., 
              Montréal en Basse-Bourgogne, Auxerre, 1937. 
               
              - Montoux 
              A., La Collégiale de Montréal, Association 
              des Amis de la Collégiale, 2008.  
              - Moreau A., Eglises de l’Yonne, Nouvelles Editions 
              Latines.  
              - Porée C., Montréal, Congrès archéologique 
              de France, 1907. 
              - Terre M., Montréal en Basse-Bourgogne, 1950. 
              
             
               
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