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            Vermenton 
              
            
               
                |   Edifice  | 
                  Eglise 
                    Notre-Dame  | 
               
               
                |   Situation  | 
                  Centre 
                    village, 89270 (Yonne)  | 
               
               
                |  
                   Parties 
                    Romanes  | 
                
 Clocher, 
                    portail, nef et bas-côtés  | 
               
               
                | Décoration | 
                Statues 
                  et voussures du portail, chapiteaux de la nef, reliefs, médaillons | 
               
               
                |   Datation  | 
                  Troisième 
                    quart  
                    du 12e siècle   | 
               
             
              
            
              
            Introduction 
              - Historique - Description 
              - Visite 
              
              
              Introduction 
            Vermenton est 
              une petite ville située à flanc de coteau sur la  
              Cure, signalée de loin par les deux hauts clochers inégaux 
              de son monument phare, l’église Notre-Dame d’un 
              style roman tardif original. L’histoire de la construction 
              menant du 12e au 14e siècle est complexe mais l’église 
              conserve encore des parties romanes de grande qualité datant 
              du troisième quart du 12e siècle. On se trouve ici 
              à mi-chemin entre Avallon et Auxerre, 
              et l’influence des grandes églises voisines est manifeste 
              à Vermenton, comme une influence indéniable du premier 
              gothique du domaine royal francilien : Chartres, 
              Saint-Denis, Sens, Provins, Saint-Loup-de-Naud. 
              Des deux clochers qui surmontent la façade, celui de gauche 
              est roman et ses étages supérieurs aux arcatures, 
              colonnettes et lanternons sont très proches du clocher de 
              l'abbaye Saint-Germain à Auxerre 
              et de celui de Prégilbert. Le 
              portail de la façade est un trésor de sculpture romane, 
              rapproché aux portails d'Avallon, 
              bien que très mutilé. C’est l’un des derniers 
              grands portails romans de la Bourgogne, dont le trumeau et le tympan 
              au Christ en gloire n’existent plus, mais dont les parties 
              subsistantes suffisent à convaincre de l'abondance du décor, 
              avec trois statues-colonnes tronquées qui rappellent l’art 
              de Chartres, des chapiteaux 
              sculptés de scènes bibliques et trois rangées 
              de voussures décorées d'anges et de musiciens. A l’intérieur, 
              le vaisseau de la nef centrale, contemporaine de la cathédrale 
              de Sens, est remarquable aussi pour ses voûtes 
              d’ogives, l’alternance de supports et ses sculptures 
              développées aux scènes de combat et décors 
              végétaux. Les autres parties de la nef et le transept 
              sont d’un art gothique réussi du 13e siècle, 
              tandis que le grand chœur rectangulaire est du siècle 
              suivant. Dans 
              la même commune, on pourra visiter également les vestiges 
              intéressants de l'ancienne abbaye cistercienne de Reigny, 
              quelques kilomètres au sud du bourg au bord de la  
              Cure, et la belle église romane de Sacy. 
               
              
            
              
               
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                Le portail richement 
                    décoré  | 
               
             
              
              
              
              Historique 
             La première 
              mention de Vermenton remonte à 901, dans un acte de Charles 
              le Simple, évoquant sa donation à l'évêque 
              d’Auxerre. Une paroisse au vocable 
              de la Sainte-Vierge y est mentionnée en 920. La paroissiale 
              Notre Dame fut donnée à l’abbaye de Molesme 
              par l’évêque Humbaud entre 1096 et 1115. 
              La fondation de l’église actuelle reste mal connue, 
              elle serait associée à Mathilda, comtesse 
              de Nevers au milieu du 12e siècle. 
              L’église, mentionnée comme attachée à 
              la mense épiscopale d’Auxerre 
              en 1186, est agrandie aux 13e et 14e siècles. Le bourg devint 
              une place forte du comte d’Auxerre-Nevers, partagée 
              avec les seigneurs de Donzy, de Saint-Verain 
              et de Bazarnes. Pillée en 1358 
              et en 1367 par les Anglais, une enceinte fut autorisée en 
              1368, dont la Tour du Méridien située au 
              sud-ouest de l’église est le vestige principal. Le 
              tympan roman de l’église, connu par des gravures du 
              18e siècle, fut détruit en 1804. Le clocher est classé 
              Monument Historique en 1858 et l’église l’est 
              entièrement en 1920. La toiture a été restaurée 
              en 1868. La flèche de la tour nord, reconstruite en 1908 
              en remplaçant une sorte de tambour datant de 1802, avait 
              été détruite par la foudre en 1914 puis encore 
              en 1948, elle fut enfin restaurée en 1953. L’église 
              a encore fait objet de restaurations plus récemment : toitures 
              en 2004-2008 et murs extérieurs en 2019.  
            
              
              
              Description 
             Le plan 
              de l’église se compose de deux rectangles, le premier 
              englobant la nef romane et le deuxième le chœur gothique. 
              En réalité on peut y découvrir plusieurs étapes 
              de construction : la façade, deux travées de la nef 
              centrale et les chapelles situées sous les clochers de style 
              roman tardif empruntant des éléments du premier gothique 
              des années 1150-1175 ; les bas-côtés et le transept 
              de style gothique primitif de la première moitié du 
              13e siècle ; puis le chœur gothique du 14e siècle 
              à chevet plat. Le plan de l’édifice roman primitif 
              présentait sans doute trois larges travées de nef 
              avec bas-côtés et un chœur à chevet plat. 
              L’influence francilienne est remarquable au niveau du portail, 
              du clocher et de l’architecture de la nef.  
              
            
              
            L’extérieur 
              de l’église est surtout remarquable pour sa façade 
              romane surmontée de deux tours. La façade présente 
              un portail monumental entre deux larges contreforts modernes, un 
              pignon avec baie et un médaillon sculpté d’un 
              animal hybride sous la tour nord. Le clocher nord 
              est une très belle construction romane. Trois étages 
              surmontent son soubassement aveugle : le premier à arcatures 
              aveugles sur colonnettes ; le deuxième avec deux larges baies 
              à colonnettes ; et le troisième est de plan octogonal 
              avec quatre baies simples, flanquées aux angles par quatre 
              remarquables clochetons aux doubles arcades sur colonnettes et flèches 
              pyramidales. Les chapiteaux à crochets décorant les 
              colonnettes sont nettement plus gothiques au dernier étage. 
              La flèche moderne du clocher a été reconstruite 
              sur le modèle d’origine. La base de la tour sud ou 
              tour de l’horloge est romane, avec deux niveaux de baies au 
              sud, mais son clocher moderne date de 1787-88. Les parois latérales 
              remontent à la construction des bas-côtés et 
              du transept gothiques et présentent des baies à colonnettes, 
              un portail trilobé au nord et un portail classique au sud. 
              Le large chœur présente un chevet plat avec baie flamboyante. 
               
              
            
               
                 
                    
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                |   Clocher  | 
                   Façade  | 
                  Médaillon 
                    de façade  | 
                  | 
               
               
                 | 
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                |   Tour 
                    nord  | 
                  Baies  | 
                  Clochetons  | 
                  | 
               
               
                 | 
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                  | 
               
               
                |   Mur 
                    nord  | 
                  Tour sud  | 
                  Transept sud  | 
                  | 
               
             
              
             Le 
              portail 
              de la façade mérite notre attention particulière 
              pour son décor sculpté. L’ensemble est mutilé 
              et en partie détruit, mais les vestiges du programme sculpté 
              des années 1160-1170 suffisent à classer ce portail 
              parmi les plus beaux du département. Les piédroits 
              présentent de courtes colonnes basses avec bases et chapiteaux 
              à feuilles. Au-dessus se dressent des statues-colonnes 
              monumentales, mutilées et dépourvues de têtes 
              et de bras. Ils n’en restent que trois, avec deux Rois mages, 
              à gauche, et la Vierge à l’Enfant avec nimbe 
              crucifère, à droite. A l’origine le portail 
              comptait sept statues-colonnes, soit trois de chaque côté, 
              et Saint-Jean-Baptiste sur le trumeau. Quatre chapiteaux 
              sculptés surmontent les piédroits sous des tailloirs 
              décorés de feuilles. A gauche, des feuilles d’acanthe 
              et un monstre vomissant des rinceaux de feuillages. A droite, des 
              scènes du cycle de l’enfance du Christ, avec l’Avertissement 
              de l’Ange à Joseph endormi et la Fuite en Egypte, puis 
              l’Adoration des Mages et l’Arrivée des Mages. 
              Le tympan du portail a disparu mais des gravures anciennes y attestent 
              le Christ en Majesté dans une mandorle entre les symboles 
              des Evangélistes. Les trois voussures qui 
              entouraient ce tympan conservent des reliefs sculptés intéressants 
              soit parfois mutilés. La première voussure montre 
              dix anges aux manteaux plissés et la deuxième les 
              Travaux des mois et les Signes du Zodiaque. La voussure externe 
              est sculptée de quatorze reliefs avec des Vieillards de l’Apocalypse, 
              musiciens avec leurs rebecs et harpes, et quelques scènes 
              des vies de saint Etienne et de saint Nicolas, dont la Martyre de 
              saint Etienne et la légende de saint Nicolas apaisant le 
              temple. 
              
            
               
                 
                    
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                |   Statue-colonnes  | 
                  Vierge 
                    à l'Enfant  | 
                 
                   Voussures  | 
                
 Voussures  | 
               
               
                 | 
                 | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Vieillards 
                    musiciens  | 
                  Vieillards 
                    musiciens  | 
                  Martyre de 
                    saint Etienne   | 
                  Relief de voussure  | 
               
               
                 | 
                 | 
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                |   Feuilles 
                    d’acanthe   | 
                  Monstre vomissant 
                    des rinceaux   | 
                  Joseph et la 
                    Fuite en Egypte   | 
                   Adoration 
                    des Mages   | 
               
             
              
             L’intérieur 
              de l’église dévoile nettement les campagnes 
              successives de la nef vers le chœur. La nef 
              romane compte deux larges travées doubles dont l’architecture 
              ogivale à alternances de supports s’inspirant vraisemblablement 
              de la cathédrale de Sens. Les voûtes 
              d’ogives à méplat sur arcs doubleaux brisés 
              comptent parmi les plus anciennes de ce type en Bourgogne. Les ogives 
              s’inscrivent entre deux tores dans la première travée 
              et sont décorées de bâtons brisés dans 
              la deuxième. L’élévation de la nef compte 
              deux étages, avec grandes arcades brisées et fenêtres 
              hautes murées à colonnettes, séparés 
              par un bandeau horizontal. Une autre baie à colonnettes s’ouvre 
              au-dessus du portail dans la façade. Les supports de la nef 
              sont originaux par l’alternance de piliers faibles et de piliers 
              forts. Les piliers faibles sont de doubles colonnes monolithes jumelles, 
              à l’exception du premier pilier sud, qui est un massif 
              carré avec quatre colonnettes décorées de palmiers 
              et baguées à mi-hauteur. Les piliers forts sont de 
              plan tréflé avec dosserets, colonnettes et chapiteaux, 
              avec un large pilastre du côté du bas-côté. 
              Les chapelles sous les deux tours, comptant parmi 
              les parties les plus anciennes de l’édifice, étaient 
              les premières travées des bas-côtés romans, 
              nettement plus étroits que les bas-côtés gothiques 
              actuels. La chapelle des fonts baptismaux, au sud, est voûtée 
              d’arête sur arcs brisés, tandis que la chapelle 
              nord a été revoûtée en ogive. Les parois 
              de chaque chapelle ont une colonne monolithique avec bague décorée 
              et chapiteau. Les travées suivantes des bas-côtés 
              présentent trois compartiments gothiques sous ogives retombant 
              sur des colonnes ajoutées aux piliers du côté 
              de la nef. Les combles des bas-côtés gardent quelques 
              traces des parties hautes de la nef romane. Le transept 
              non saillant présente trois compartiments voûtés 
              d’ogives de hauteur égale à la nef et des pignons 
              avec baies à colonnettes. La croisée du transept conserve 
              la structure porteuse de la troisième travée de nef 
              romane d’origine avec les mêmes piliers octogonaux à 
              colonnettes. Le grand chœur rectangulaire se compose de trois 
              vaisseaux à trois travées de la même hauteur 
              formant une vaste église-halle voûtée d’ogives 
              à chevet plat.  
              
            
            
               
                 
                    
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                |   Nef  | 
                  Chœur  | 
                 
                   Chœur  | 
                
 Elévation  | 
               
               
                 | 
                 | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Elévation  | 
                  Voûtes  | 
                  Voûtes  | 
                  Fenêtre 
                    haute   | 
               
               
                 | 
                 | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Chapelle 
                    sud   | 
                  Chapelle sud  | 
                  Bas-côté 
                      | 
                  Bas-côté 
                      | 
               
               
                 | 
                 | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Arcades  | 
                  Arcades  | 
                  Pilier  | 
                  Colonnes décorées  | 
               
             
              
             Les chapiteaux 
              de la nef constituent un ensemble intéressant de la sculpture 
              des années 1150-1170. Les chapiteaux plus anciens se trouvent 
              dans les parties occidentales de la nef et sont sculptés 
              de guerriers, de monstres et d’acanthes. Les colonnes du mur 
              ouest présentent deux chapiteaux originaux, avec au sud un 
              monstre vomissant des rinceaux et deux animaux partageant une seule 
              tête, et au nord un personnage portant un livre dans les feuillages, 
              tous les deux flanqués de chapiteaux de pilastres aux scènes 
              mutilées de combat. Le chapiteau nord est flanqué 
              également d’un relief sculpté de Saint-Michel 
              terrassant le dragon, à la queue perlée, mutilé 
              et dépourvu de tête. Les colonnes dans les chapelles 
              des bas-côtés ont deux beaux chapiteaux de feuillages 
              d’acanthes dont celui du côté sud conserve sa 
              polychromie. Le premier pilier sud a reçu un décor 
              sculpté tout en rond et en partie mutilé : un chevalier 
              armé luttant contre un oiseau, un chevalier et un moine avec 
              un cheval, des crochets de feuilles, sous un large tailloir avec 
              frise de feuillages. Un médaillon sculpté 
              surmonte ce pilier du côté de la nef et présente 
              un griffon entouré de perles. En face, le deuxième 
              pilier au nord présente trois têtes vomissant des feuilles 
              et une petite tête d’homme. Les autres chapiteaux de 
              la nef et des colonnettes hautes sont sculptés de feuilles 
              d’eau et de feuilles d’acanthe plus simples.  
              
            
               
                 
                    
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                |   Monstre 
                    vomissant  | 
                  Scène 
                    de combat   | 
                  Feuillage  | 
                  Feuillage  | 
               
               
                 | 
                 | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Chapiteau 
                    et relief  | 
                  Personnage 
                    avec livre   | 
                  Relief de St-Michel 
                    terassant le Dragon  | 
                  Têtes 
                    vomissant des feuilles   | 
               
               
                 | 
                 | 
                 | 
                 | 
               
               
                |  
                   Chevalier et moine 
                      | 
                  Chevalier luttant 
                    contre un oiseau   | 
                  Feuillages 
                      | 
                  Médaillon 
                    de griffon  | 
               
               
                 | 
                 | 
                 | 
                 | 
               
               
                |   Chapiteaux 
                    de colonnettes  | 
                  Chapiteaux 
                    de colonnettes  | 
                  Feuilles  | 
                  Feuilles  | 
               
             
              
              
            
              
               
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                Le bourg dominé 
                    par la masse de son église  | 
               
             
              
              
              
              Visite 
            Eglise ouverte 
              sur rendez-vous.  
            Pour en savoir 
              plus sur Vermenton, vous pouvez visiter les sites Internet suivants: 
               
            Le site du 
              village : http://www.vermenton.fr/. 
              Page Bourgogne médiévale : http://bourgognemedievale.com/departement-et-pays/yonne/pays-auxerrois/vermenton/. 
              Page atlas roman : https://atlas-roman.blogspot.com/2020/07/vermenton-eglise-notre-dame.html. 
               
              Page Cure Yonne : http://www.cure-yonne.fr/fr/territoire/539/vermenton. 
              Page structurae : https://structurae.net/fr/ouvrages/eglise-notre-dame-de-vermenton. 
              Page fondation patrimoine : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-notre-dame-a-vermenton. 
               
              Page de blog allemand : http://romanische-schaetze.blogspot.com/2015/11/frankreich-vermenton-yonne-pfarrkirche.html. 
              Page art roman France : https://sites.google.com/site/artromanfrance/bourgogne/vermenton-eglise-notre-dame. 
               
            Vous pouvez 
              également consulter les références suivantes 
              : 
            - Arnaud C., 
              Les églises de l'ancien diocèse d'Auxerre du milieu 
              du XIe au début du XIIIe siècle, Etude historique 
              et monumentale, Auxerre, 2009. 
              - Aubert M., Vermenton, Congrès archéologique 
              1958. 
              - Delasselle C., Les églises romanes de l’Yonne, 
              Auxerre, 2003. 
              - Gilson, Vermenton, Association des activités sociales, 
              culturelles et éducatives de Vermenton, 1969.  
              - Hohl C., Eglises romanes de l’Yonne, Auxerre, 1978. 
               
              - Moreau A., Eglises de l’Yonne, Nouvelles Editions 
              Latines. 
              - Quantin M., Répertoire Historique du département 
              de l’Yonne, 1868. 
              - Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 
              2006. 
              - Terre M., Vermenton – son site, son église, ses 
              environs, Auxerre 1952. 
              - Timbert A. et Hontcharenko V., L’église Notre-Dame 
              de Vermenton : les campagnes du XIIe siècle, Auxerre, 
              2009-2010. 
              
             
               
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